jeudi 4 novembre 2010

propriété intellectuelle, réflexions sur la musique (I)

Les mesures actuellement annoncées par le gouvernement français dans le domaine de la protection de la propriété intellectuelle appellent un certain nombre de remarques. On évacuera les considérations sur l'absence de connaissances décentes des élus ayant autorité à en débattre.
Je renvoie à une date ultérieure mes diatribes hystériques sur et contre la démocratie parlementaire, vecteur d'une aristocratie où le peuple choisit de ne plus rien décider, et ce, en toute démocratie. Ce type de discours n'engage à rien, entraine souvent le locuteur le plus maladroit à à la propagande fasciste généralisante, et dans ce contexte tient plus du discours de l'idéaliste pantouflard que d'un révolté actif.
 
Je vais surtout faire le point sur le piratage, notamment des fichiers musicaux, selon le prisme personnel éthique. Mon but est de considérer selon quel impératif je pense qu'une loi ou un principe de loi devrait être appliqué.
 
Manheim, sur son blog avait un point de vue intéressant de la chose. Manheim est un ancien membre du groupe norvégien de black metal Mayhem. Il faisait l'observation que les copies illégales des premières démos et albums ont été l'une des conditions qui ont permis à Mayhem de décoller, et de trouver son public. Sans le phénomène de tape-trading, le groupe ne serait peut être pas arrivé au même degré de célébrité que celui qu'il a actuellement.
Maintenant, faisons la part des choses. Manheim ne légitime pas le piratage dans son ensemble ; il montre que la circulation d'un bien culturel n'a pas forcément à emprunter les réseaux classiques pour avoir un effet bénéfique sur les artistes qui les produisent. Ce qui veut dire que la protection de la propriété intellectuelle peut déboucher sur l'entravement de ses possibilités d'extension si elle ne s'en tiennent qu'à la préservation des moyens classiques. Ce qui veut dire aussi que les moyens classiques de diffusion d'une oeuvre font preuve d'une pesanteur qui en limite la portée.
 
Si l'on veut lutter contre les diffusions illégales d'oeuvres artistiques, la première piste qui me vient à l'esprit consiste à multiplier les vecteurs de diffusion complémentaires et différents, afin de toucher le public le plus large. Pour protéger la propriété intellectuelle, il faut qu'elle se manifeste partout. Cette dernière idée sera approfondie au prochain billet.