lundi 3 septembre 2012

Consommation et utilisation

1 mois maintenant que je possède un kindle. Si je regrette en un sens l'achat pour son absence de souplesse sur les autres formats que ceux propriétaires, je suis agréablement surpris par les économies que j'ai pu réaliser jusqu'à présent.

En tant qu'ebook, le kindle est idéal pour ceux qui veulent lire des livres du domaine public, mais passé cet espace, les livres coûtent un prix disproportionné en France. En tant qu'ancien littéraire, j'ai rentabilisé en un mois l'ebook, prix et frais de ports compris (150 euros environ)

Je sais déjà que je vais passer à un autre ereader sitôt qu'une alternative avec un catalogue conséquent, et une disponibilité pour les Doms apparaîtront.

Et cela me permet, en l'état actuel des choses, de me rendre compte qu'acquérir un produit parce qu'il est modique n'est pas une habitude de lecteur, mais de consommateur. Après l'avoir acquis, il faut l'avoir lu. Après l'avoir lu, il faut l'avoir médité. Après l'avoir médité, il faut le relire.

J'ai téléchargé pour l'équivalent de 500 Mo de livres, soit 90 ouvrages ; la majorité étant des collections complètes d'auteurs (104 livres dans un ouvrage recensant tous les textes de Jules Vernes!), je me rends compte qu'il n'y a aucun intérêt à télécharger autre chose pour l'instant : aller en bibliothèque ne se fait plus pour lire des livres, mais pour vérifier des références absentes du catalogue "classique" d'amazon. J'en ai pour 6 bons mois en nolife, 1 an en lecture à peu près normale, et toute une vie pour les méditer tous, même si l'intérêt est parfois inégal.

La possibilité d'avoir un dictionnaire immédiatement permet d'acheter des livres en langue étrangère sans aucun remords ! Un petit listing :

3 premiers tomes d'Abarat
the analysis of mind de Bertrand Russell
Sherlock holmes, l'intégrale
Surrender to the will of the night, Glen Cook
Leçon d'anatomie comparée, Cuvier
L'Origine des espèces, Darwin
Considération sur la France & lettres à un gentilhomme & expédition nocturne (etc...), De Maistre
Lest Darkness Fall, Sprague de Camp
Sociologie de la culture, Laurent Fleury
Estelle, Florian
Entrainer sa Mémoire, Gesseil
les deux derniers tomes de la Roue du Temps
Philosophie zoologique, Lamarck
L'intégrale de Gustave Le Bon
Les aventures d'Arsène Lupin
Les Romans de Gaston Leroux
L'oeuvre complète de Lovecraft
Le Capital, Marx
Dragonsinger, McCaffrey
Snuff, Pratchett
A la recherche du temps perdu, Proust
Oeuvres du Marquis de Sade
Oeuvres d'Adam Smith
De la bibliothèque (etc...) Soccavo
Les origines de la france contemporaine, Taine
Principes fondamentaux (etc...) Von Clausewitz
La Torah
Le Coran
3 oeuvres de Saint Augustin
Oeuvres de Saint Thomas d'Aquin
The God delusion + the greatest show on earth, Dawkins
La bible
Tao Te king
Oeuvres d'Aristote
Oeuvres de Balzac
L'Odyssée
Oeuvres de Baudelaire
L'intégrale de Jules Vernes
Don Quichotte
Oeuvres de Corneille, Tome I, II, III
La Divine Comédie
Oeuvres Complètes de Maupassant
Jacques le fataliste, Diderot
Oeuvres d'Alexandre Dumas
Pythiques de Pindare (édition MERDIQUE)
Oeuvres de Flaubert
L'Iliade x 2 ( je n'ai pas trouvé de bonnes éditions)
L'intégrale John Keats
L'intégrale Rochefoucauld
Pathologie verbale, Littré
Daphnis et Chloé, Longus
Le Prince, Machiavel
Oeuvres complètes de Molière
les Essais, Montaigne
de l'Esprit des lois, Montesquieu
Advis pour dresser (etc...) Naudé
Oeuvres complètes de Friedrich Nietzsche
Le livret rouge, vieille sicile, Feu Mathisas Pascal de Pirandello
Gargantua et Pantagruel de Rabelais
Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand
Traité d'économie politique, Say
Oeuvres complètes de Shakespeare
Oeuvres majeures de Spinoza
Les Mystères de Paris, l'intégrale, Sue
The Art of War, Sun Tzu
Oeuvres de Paul Verlaine
Oeuvres complètes de Villon
Hamlet
un livre sur la comptabilité
Gouverner par le chaos, Comité anonyme
Cien Años de soledat, G.G. Marquez
Oeuvres complètes de Henry James
Oeuvres complètes de Conrad
Oeuvres complètes de Carroll
Code du travail
Oeuvres complètes de Joyce (oui, je sais, je suis fou)

Le tout, réparti entre les dossiers "Classique", "Moderne", "Religion".




mercredi 18 avril 2012

Abus de langage

Un visionnage récent d'un C dans l'air consacré aux présidentielles m'a beaucoup interpellé sur la notion de "civilisation française". J'ai l'impression que l'on arrive à un glissement de sens comme si nation et civilisation se confond (ce qui est loin d'être le cas de mon humble avis!). Idem pour définir le terrorisme islamiste, comme si l'islam avait un rapport direct avec le terrorisme commis en son nom. Ce glissement de sens témoigne d'une volonté de simplification, voire de falsification d'une réalité moins caricaturale qu'il ne le paraît. Qu'on se borne simplement à préciser qu'une civilisation ne se juge pas, ne se détermine pas selon une qualité définie à un point donné, et qu'il serait, par exemple, assez embarrassant de comparer la culture musulmane au temps des croisés avec celle des européens - qui ne l'étaient guère.

Prétendre que la civilisation française serait bonne parce qu'elle prétend à la liberté est une belle hypocrisie. Toutes les visées sont vertueuses pour peu qu'on reste à l'apparence extérieure. N'importe quel militant avec des notions d'histoire de 3ème peut vous démontrer qu'un but vertueux n'est absolument pas une preuve de sa légitimité. Quand à la notion de liberté, dans ce cas-ci, elle n'est pas un acquis, elle est une lutte constante contre les limites que l'on veut lui attribuer, et des excès au nom desquelles son contraire peut se développer. Il serait beaucoup plus logique de se demander d'où vient ce sentiment de supériorité instinctive par rapport aux autres "civilisations", quel critère nous usons pour distinguer une "bonne" civilisation d'une "mauvaise" ; enfin (surtout!) si ce critère est appliqué avec la même rigueur à son propre maître étalon.

La civilisation française n'est pas bonne parce qu'elle prétend à la liberté : la civilisation française est bonne parce que nous voulons que ses valeurs coïncident avec les critères que nous appliquons à une civilisation supérieure, et qui manquent, naturellement, à toutes les autres. Dit autrement, ce n'est pas que la civilisation française est bonne selon une vertu dont elle serait essentiellement et abondamment pourvue contrairement aux autres ; c'est que nous avons paré notre civilisation d'une qualité née d'une comparaison, sans avoir examiné séparément et avec le moins d'a priori ce dont on parle.

Je ne doute pas que pratiquement personne sur le net me lit, et me lira. Je les mets en garde contre une tendance affichée à croire que tout va de soi dans son propre système de pensée. Ce qui est évident ne l'est pas, ce qui n'est pas évident l'est encore moins. Quand on commence à parler de légitimité, de bon sens," d'aller de soi", j'invite mes rares lecteurs à examiner avec la plus grande circonspection ce qui va leur être jeté, et peser bien cyniquement le degré de contamination apologétique qu'il faut écarter avant d'apprécier à sa juste valeur l'évaluation des faits et évènements.

dimanche 15 avril 2012

Etat des lieux

Me voilà de retour après quelques temps consacrés à des occupations personnelles et professionnelles pas forcément très inspirées de ma part.

Projet de récit RP pvp de wow 

script fini, forme encore à mûrir. La partie bonus va être remaniée, mais je vais la faire publier sur le forum démoniste de wow dés que possible. Au départ prévu pour englober tous les bgs connus, j'ai finalement visé que le rivage des anciens, afin de faire primer la qualité sur la quantité. On verra bien si j'ai autre chose à dire par la suite. Le contenu va peut être faire l'objet d'une censure, il va falloir le prendre en compte.

Projet de poésie La Tour de Guet : en suspens.
J'ai déjà défini la forme (d'inspiration pindarique), mais le fond ne me satisfait pas pour l'instant

Projet de livre dans le domaine de la fantasy :

en suspens, demande une grosse documentation.

Projet de récit RP Eve Online :

il va démarrer dés le mois prochain.


mercredi 2 février 2011

Pierce, logique de la science

Le but du raisonnement est de découvrir par l'examen de ce qu'on sait déjà quelque autre chose qu'on ne sait pas encore. Par conséquent, le raisonnement est bon s'il est tel qu'il puisse donner une conclusion vraie tirée de prémisses vraies ; autrement, il ne vaut rien. Sa validité est donc ainsi purement une question de fait et non d'idée. A étant les prémisses, et B la conclusion, la question consiste à. savoir si ces faits sont réellement dans un rapport tel, que si A est, B est. Si oui, l'inférence est juste ; si non, non. La question n'est pas du tout de savoir si, les prémisses étant acceptées par l'esprit, nous avons une propension à accepter aussi la conclusion. Il est vrai qu'en général nous raisonnons juste naturellement. Mais ceci n'est logiquement qu'un accident. Une conclusion vraie resterait vraie si nous n'avions aucune propension à l’accepter, et la fausse resterait fausse, bien que nous ne pussions résister à la tendance d'y croire.

(...)

Ce qui nous détermine à tirer de prémisses données une conséquence plutôt qu'une autre est une certaine habitude d’esprit, soit constitutionnelle, soit acquise. Cette habitude d'esprit est bonne ou ne l'est pas, suivant qu'elle porte ou non à tirer des conclusions vraies de prémisses vraies. Une inférence est considérée comme bonne ou mauvaise, non point d'après la vérité ou la fausseté de ses conclusions dans un cas spécial, mais suivant que l’habitude d'esprit qui la détermine est ou non de nature à donner en général des conclusions vraies. L'habitude particulière d’esprit qui conduit à telle ou telle inférence peut se formuler en une proposition dont la vérité dépend de la validité des inférences déterminées par cette habitude d'esprit. Une semblable formule est appelée principe directeur d'inférence

mardi 4 janvier 2011

L'Etat, le Client, et le Citoyen

Ecouter les débats économiques à la radio est toujours instructif. Je suis tombé hier au beau milieu de Service Public d'Isabelle Giordano sur France Inter. L'un des intervenants notait le déplacement de perspective des entreprises, passées d'une priorité accordée au "produit" à celui au "client". Je me suis demandé si cette priorisation ne pourrait pas être considérée comme une régression. 


A vouloir se centrer sur le client (ou plutôt, les besoins du client comblés par le produit), on finirait ainsi par sacrifier le produit à son utilité immédiate ; par restreindre le client à la satisfaction de ce besoin ; et par circonscrire la composition d'un produit à une vision limitée de la perception de ce besoin.

Pour simplifier le propos, se centrer sur le client pourrait être une erreur sur ce que cette personne est en réalité ; sur ce qu'elle a ; sur l'évaluation correcte de la vision d'ensemble que l'on a créée pour réaliser le produit. A supposer, bien entendu, que l'objectif de l'organisme est de répondre à ses besoins.

Le Service Public d'aujourd'hui, consacrée au débat sur l'impact de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques)  m'a fourni un exemple commode : l'hôpital Salpêtrière aurait un service Clients (7'41 notamment).
L'utilisation de ce terme pour un établissement public de soin est révélateur d'un déplacement de préoccupation majeure, d'une qualité de soin primordiale à l'élaboration d'une prestation répondant aux exigences (aux "besoins") du client. Un malade doit il avoir les meilleurs soins possibles ou bien bénéficier de la réponse correspondant  à leurs attentes ?

Car, s'il est un client, la priorité n'est assurément pas les meilleurs soins possibles. Ce peut être la fin de la douleur. Des résultats probants. Une rentabilité du résultat par rapport au coût engagé. Dans ce cas, les meilleurs soins ne sont pas quelque chose d'automatique ni même de nécessaire. Les meilleurs soins ne sont en effet garantis ni  par un rapport positif coût / résultat, ni par la fin de la douleur (la douleur est souvent signe de rétablissement). Les meilleurs soins ne garantissent pas en outre une guérison effective.

D'un point de vue théorique, la notion de bénéfice n'est absolument pas compatible avec une vision éthique de la profession médicale : un résultat positif ne signifie pas que le meilleur choix a été accompli, puisqu'un choix médical ne se cantonne absolument pas à un rapport investissement / besoin comblé. Ce besoin est généralement à la périphérie du véritable problème, quand il n'est pas strictement impossible à solutionner (cas des cancers)

Chercher du bénéfice hors du cadre mercantile n'est qu'un exemple de volonté de domination de ce mercantilisme à la sphère publique. Qu'on l'honore de manière aussi incongrue dans un service d'Etat n'est qu'une preuve de l'appropriation par une certaine idéologie de la gestion publique, comme si son efficacité peut se réduire à une réponse ponctuelle à des individus pris séparément comme clients.

Que l'on me pardonne si je prétends que toute entité qui envisage un ensemble de personnes comme tels ne peut plus être considérée comme un Etat. La notion de bénéfice dans l'Etat est une corruption, elle est la base d'une fraude. Un gouvernement qui parle de clients et de bénéfices n'est plus une administration, il est une liquidation de l'idée d'Etat. Il n'est plus responsable parce qu'il exige des résultats positifs. Que lui importe des résultats positifs ! Ce qu'il lui faut, c'est en permanence la réaffirmation de son credo historique, qu'il réactualise en l'adaptant aux vicissitudes. La seule chose demandée à un responsable est la constance. Le bénéfice n'est qu'une conséquence tierce. Pour tout dire, son alpha et oméga est l'équilibre. C'est à dire quelque chose qu'il n'atteindra jamais.

2011 est l'année de la fiscalité, 2011 est donc une année compliquée. C'est sans doute avec un certain intérêt que sociologues et sociolinguistes guetteront les premiers signes de l'invasion de la novlangue dans le discours politique à coup de taxinomie positiviste (le libéralisme économique n'est qu'une forme de positivisme économique - et rien d'autre!). Ils aideront peut être à mieux comprendre comment une gestion économique des fonds publics a fini par engendrer une vision économique de la gestion des fonds publics

mardi 28 décembre 2010

Poésie et littérature

1 mois s'est écoulé, et bien des choses se sont produites. Je me suis enfin remis à un vieux projet de recueil de poésies qui me tenait à coeur.

Le concept initial était l'histoire d'un garde dans une tour de guet au seuil d'un pays hostile et inconnu, qui racontait comment une force surnaturelle et hostile avait fini par contaminer tout le monde, et comment il avait réussi à l'endiguer en tuant et crucifiant tous ses camarades, avant de devoir se crucifier lui même par un système tortueux. Cette force ne pouvant être définitivement tuée, il finissait toujours par ressusciter, voir ses compagnons agoniser, et lui même mourir et renaître sous son emprise. L'histoire qu'il racontait lui permettait de se souvenir du combat et de lutter pour que sa lucidité ne soit pas complètement engloutie par la créature. Je prévoyais une fin dans laquelle des renforts finissaient par arriver, et par tuer définitivement tout le monde en les immergeant dans de l'acide.

Le recueil se décomposait en différentes parties dont les titres reprenaient le premier vers de chaque poésie, en rimes croisées ; chaque vers faisait 13 syllabes, ou groupait avec un autre 26 syllabes (multiple de 13).

A partir de l'histoire, j'élaborais un schéma cohérent d'images sur la métaphore christique du sacrifice par crucifixion, en renversant la perspective pour montrer une souffrance qui se répète perpétuellement (au contraire d'un martyr qui s'achève par une élévation) ; les brusques ruptures dans les phrases quand le narrateur commence à perdre pied avec la réalité, que ce soit dans la douleur, ou dans la possession de son être par cette "force" ; les répétitions pour ses efforts pour rester dans cette réalité ; enfin, et surtout, c'était l'occasion de montrer ma notion de l'héroïsme dans son aboutissement extrême, le sacrifice de soi dans une douleur qui ne cesse jamais, et l'aspiration à la mort pour la faire cesser, et assurer définitivement le triomphe du Bien pour lequel on s'est battu.

Si ce projet ci est en sommeil, j'ai repris son concept à la base, en me rendant compte qu'il pouvait aussi être pris comme une allégorie élogieuse de la xénophobie. Je me suis alors dit qu'il fallait renverser l'idée à la base et raconter l'histoire d'une personne qui voit une tour de guet avant de mourir. On ne sait pas qui il est vraiment, ni d'où il vient ; mais il est venu fuir quelque chose de terrible, et il meurt avant d'y arriver. Les gens, dans le pays où il veut entrer, sont insouciants, rassurés par la présence de la tour de guet. Mais cette tour est présentée sous un jour sinistre, comme une sorte de menace latente sur le pays qu'elle protège.

Je me suis aperçu très vite que ces deux projets peuvent constituer un diptyque, entre le héros qui finit par désirer sa propre mortalité pour se réaliser, et un parfait inconnu qui aurait voulu encore vivre pour être heureux et fuir une abomination, deux figures paradoxales du héros, et un recueil consistant en poésies. Les travaux préparatoires s'annoncent d'ores et déjà laborieux, même si le processus d'écriture s'est depuis tout ce temps affiné. Avant, j'aurais essayé d'emprisonner un moment d'inspiration dans un ensemble cohérent et frappé d'une méthode rigide de composition. J'ai depuis appris à mieux réfléchir, et à au contraire le laisser me guider sans essayer de le contraindre à prendre une cohérence immédiate et définitive pour qu'un lecteur (moi seul, pour ce que j'en sais) fasse le lien.

La littérature, et toute tentative littéraire, est PRECISEMENT la volonté de ne pas circonscrire un sujet à un sens unique que ce lecteur idéal reconstituerait ; elle est au contraire la volonté d'être sujette à une perpétuelle ré-interprétation de chaque lecteur, et cette confrontation fonde l'intérêt d'un livre : renaître à chaque lecture sous une forme nouvelle, et devenir une parcelle partiellement déterminée de la culture dont elle enrichit le substrat par des images nouvelles.

Je me méfie, au fond, de toute littérature qui prétend à "reconstituer la réalité". Ce genre de littérature, à mon humble avis, se ment en ce qu'elle ne fait que représenter une version, sa version de la réalité. Par conséquent, elle ne reconstitue rien, et n'a pour but que de leurrer en dogmatisant une vision. L'innocence d'une vision contient toujours la trame d'une interprétation, ce credo que j'ai toujours martelé à qui voulait entendre (et peu sont dotés des oreilles nécessaires pour l'entendre ...) se vérifie à chaque encre versée pour "l'amour de la vérité", que l'on devrait, à l'instar d'un nietzsche light changer en "l'amour de ma vérité" pour que l'honnêteté de la démarche artistique d'un tel type d'auteur soit définitivement mesurée.

La littérature ment tout le temps, au même titre que la religion, non par nécessité, mais par esthétisme. Il est beau de se mentir en pensant que l'on oeuvre pour quelque chose d'authentique, et dégagé de tout subjectivisme, quand la rigueur de la démonstration s'effondre sitôt que l'on se dit "mais quel oeil voit tout cela, un oeil n'est il pas gouverné par une interprétation ? Se pourrait il qu'une démonstration repose toujours sur quelque chose de faillible, et d'interprétatif?"

On pourrait me reprocher, du reste, de me contredire, en donnant tout d'abord un script extrêmement précis d'un recueil poétique en lui attribuant d'emblée un nombre fini de portées et d'interprétation, avant de proclamer que toute oeuvre n'est qu'une représentation subjective d'une réalité et sujette à une infinité d'interprétations. C'est oublier qu'une oeuvre est toujours écrite dans une intention plus ou moins précise. Une fois que le lecteur reçoit l'oeuvre, il ne s'agit plus de savoir si cette intention est comprise, mais ce que le lecteur en retire en définitive. C'est ici que la littérarité naît, et généralement, que les critiques littéraires gâtent tout avec leur glose taxinomiste.

mardi 30 novembre 2010

Lectures (IV)

Le temps commence à filer. Je viens de commencer La Horde du Contrevent, et la première chose que je me suis dit au bout de trois pages est :

Enfin

J'ai enfin trouvé un nouvel auteur sachant écrire quelque chose d'intéressant dans la fantasy. On a pas idée du nombre d'âneries mal écrites qu'on veut faire passer pour de l'imaginaire avec pour seul horizon un recyclage fade des vieux clichés du genre, et une narration encore plus plate qu'une réunion d'experts comptables.

Alain Damasio, un nom à retenir en tout cas, les belles trouvailles sont tellement rares dans un genre réputé difficile ... Une écriture protéiforme et magistrale, un contenu passionnant, on frôle la perfection stylistique d'une Le Guin et d'un Stefan Wul (les gens qui n'ont jamais lu un seul livre de ces deux auteurs sont priés de parfaire leur culture générale en parcourant le cycle de l'Ekumen et Nôo). Chaque ligne mérite d'être déclamée pour mieux en apprécier les sonorités savoureuses

Je terminerai probablement à la fin de cette semaine ce livre. Si mes premières bonnes impressions se confirment, je pense ajouter une nouvelle référence à ce que je connais déjà, et acheter les yeux fermés chaque livre qu'il écrira.

Qu'il prenne son temps, comme il semble habitué à le faire ; à l'ère du tout industriel, un tel oeuvre n'en brillera que davantage.

mardi 9 novembre 2010

Lectures (III)

 Avant dernier Cycle de Covenant de Donaldson terminé. Belle qualité littéraire.
 Ouvrage sur la posta bientôt terminée. A relire plus attentivement pour une bonne imprégnation de ses idées.

La remise au jour de vieille poésie m'a donné envie d'en refaire. A voir.

Un peu de mélodie