Que diront les historiens du futur de notre époque, en plus de cette propension actuelle à dramatiser une action afin d'en uniformiser le sens ? Leur regard sera t-il assez perspectiviste pour enfin s'extraire des miasmes d'une idéologie de la performance? Ou dédaigneront ils définitivement une étude trop microscopique de ce qui serait devenu un lieu-commun ?
Quand l'on assiste à cet espèce de sot(t)i(s)e autour de la question des gens du voyage et des roms, les gesticulations qui ne trompent personne, amusent parfois, atterrent toujours sur le degré de pourrissement de notre société, on en serait presque à les plaindre tant il n'y a que peu à dire de nouveau sur la situation sociopolitique actuelle.
Les acteurs de cette bouffonnerie en sortent avec les mains encore plus sales (elles étaient pourtant loin d'être immaculées), le public laisse ses habitués crier leur indignation, et feint l'étonnement d'être éclaboussé par toute cette ordure, et les journalistes, les journalistes ... que peuvent ils faire d'autre que leur horrible, et merveilleux métier, brossant la scène avec la maestria pathétique du chroniqueur mondain, dont la matière, devenue si consistante qu'elle se change en humus purulent, amplifie cette tragédie ?
Si un jour un historien voulait condenser en un mot le contexte actuel, aidons le dés maintenant : le dégoût.
Nous lui laisserons le soin de tisser l'enchevêtrement qui en fait le sentiment maître, à défaut de pouvoir, englués que nous sommes dans la trame du ici et maintenant , réagir d'une manière suffisamment digne pour mériter le rôle que nous ne jouons plus. Pour l'instant.